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Ce surnom m'honore… (gromlo)

Personnages :

Marcel Callo
Paul, un ouvrier
Jean, un tout jeune apprenti qui vient d’arriver à l’atelier
Le chef des ouvriers, qui est le meneur du chœur des ouvriers à la manière d’un coryphée (chef d’un chœur dans le théâtre antique)
Les ouvriers dont le nombre peut être variable.

Technique : Gromlo
Le gromlo est l’art d’inventer des mots, des bruits, des onomatopées… que n’importe quelle personne, dans n’importe quel pays peut comprendre. Pas un seul mot ne doit être prononcé dans une langue… un objet nouvellement nommé doit garder ce nom jusqu’à la fin du numéro.

Tout le texte doit être dit sous forme de gromlo sauf les deux dernières répliques qui seront en claires pour les mettre en exergue. Il peut être utile de fixer la façon de « prononcer » certaines phrases récurrentes et que les ouvriers répètent avec exactitude ce que « dit » le chef des ouvriers lorsque cela est précisé.

Atelier de typographie. Les personnages entrent en scène et se placent en arc de cercle derrière leur « machine », avec de gauche à droite Paul, Marcel, le chef des ouvriers et les autres ouvriers.

Chef des ouvriers :

Bien le bonjour à tous, messieurs !

Le chœur des ouvriers, Marcel et Paul lancent des salutations à leurs voisins sans quitter leur machine. Puis ils saluent également le public. Les gestes peuvent déjà avoir un petit côté « mécanique ».

Tous ad libitum :

Bien le bonjour, messieurs ! Bien le bonjour, messieurs !

Le chef de chœur interrompt les salutations.

Chef des ouvriers :

Un dur ouvrage nous attend aujourd’hui. Messieurs, de l’ardeur et du courage !

Tous :

De l’ardeur et du courage !

L’ensemble des personnages se met au travail, associant des gestes et des sons de manière répétitive et synchronisée, représentant les machines de typographie. Puis, entrée de Jean, un peu intimidé.

Jean :

Bien le bonjour à tous, messieurs !

Le chœur des ouvriers reprend de plus belles ses salutations.

Tous ad libitum :

Bien le bonjour, messieurs ! Bien le bonjour, messieurs !

Chef des ouvriers :

Messieurs, messieurs, ne nous dispersons pas, je vous prie !

Marcel va accueillir le nouvel apprenti et le conduit à une machine entre lui et Paul.

Marcel :

Regarde Jean, c’est ainsi que tu dois opérer.

Marcel lui fait une démonstration complète de la séquence de gestes et de sons de la machine.

Chefs des ouvriers :

Messieurs de l’ardeur et du courage !

Tous :

De l’ardeur et du courage !

Tous se remettent au travail. Au bout de quelques instants, Paul attire Jean près de lui sous prétexte qu’il a besoin d’aide. Les ouvriers et le chef des ouvriers se figent en silence, tandis que Marcel écoute avec attention ce qui va se dire.

Paul :

Hé, petit ! Viens donc par ici, j’ai besoin de ton aide sans délai. Tiens, je vais te donner quelques conseils pendant que tu fais avancer mon ouvrage. Si tu veux t’en sortir ici, je vais t’apprendre comment ruser. Tu verras vite combien enfreindre les règles peut être profitable…

Il lui chuchote à l’oreille la suite, puis éclate de rire. L’enfant semble horrifié.

Jean :

Mais… euh… je…

Paul :

Et puis si tu veux en savoir plus sur les filles, je peux te donner quelques avisés conseils….

Même jeu de chuchotements à l’oreille. L’enfant est de plus en plus désemparé et Marcel commence à s’agiter. Paul éclate à nouveau de rire.

Jean :

Mais… euh… je…

Paul :

Enfin mon gaillard, si tu veux être un homme, prends exemple sur moi et…

A nouveau, Paul chuchote des horreurs à l’oreille de Jean atterré.

Marcel :
Je ne peux pas laisser faire ça ! C’est horrible, comment peut-on dire de telles ignominies ! Non, je n’ai pas le droit de ne pas intervenir !

Il bondit vers eux et arrache l’enfant à la machine.

Marcel :
Laisse cela et retourne à ton travail.

L’enfant retourne à sa machine. Mais Paul est furieux.

Paul :
De quoi t’occupes-tu ?
Marcel :
Vous êtes père de famille et vous n’avez pas honte de salir un enfant comme vous le faites depuis cinq minutes ? Vous seriez heureux si vous saviez que vos enfants reçoivent les conseils que vous donnez aux jeunes qui sont ici ?

Puis tranquillement, il retourne à sa machine. Paul pâle de colère semble chercher ses mots mais ne trouve rien à ajouter.
Marcel reprend son travail et l’ensemble des ouvriers en fait de même. Enfin, le chef des ouvriers regarde sa montre.

Chef des ouvriers :
19h ! Il est l’heure de quitter l’atelier. Notre tâche est finie messieurs.

Tous les ouvriers reprennent à tour de rôle cette phrase et se regroupent fond scène, prêts à partir. Tous sauf Paul.

Tous :
19h ! Il est l’heure de quitter l’atelier. Notre tâche est finie messieurs.
Paul :
19h ?! Il est l’heure de quitter l’atelier… mais ma tâche est loin d’être fini ! Que vais-je devenir ? Que vais-je devenir ?

En silence, Marcel le rejoint et l’aide à finir sa tâche. Le chœur des ouvriers l’interpelle.

Chef des ouvriers :
Laisse-le donc, il ne mérite pas ta sollicitude.
Chœur des ouvriers :
Laisse-le donc ! Laisse-le donc ! Laisse-le donc !

Mais Marcel reste sourd aux cris des ouvriers et continue son ouvrage. Dédaigneux, les ouvriers se moquent de lui et se rapprochant lentement de lui en cercle, l’interpellent.

Chœur des ouvriers (en clair, pas en gromlo) :
Jésus-Christ ! Jésus-Christ ! Jésus-Christ !

Sortie du chef des ouvriers, suivi des ouvriers.

Marcel, après un court temps de silence (en clair, pas en gromlo) :
Ce surnom m’honore !

Marcel prend la main de Jean et de Paul et ils sortent à leur tour.

Auteur :

par Alexandra Gilhodes

Publié le 15 décembre 2014
 
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