
Siméon, le vieux cordonnier, vivait seul dans un petit village. Sa
franche et cordiale hospitalité lui avait mérite l’estime de tout le
monde.
Or voici que la nuit précédant Noël, le Christ jésus lui apparaît en
songe : "Siméon ! Siméon ! Ce soir, c’est Noël. Je viens chez toi."
Le cÅ“ur plein de joie, le sympathique cordonnier nettoie la boutique, prépare le repas, déblaie la dernière neige, décore l’humble cabane. Tout est prêt pour accueillir dignement le divin Visiteur.
voilà qu’aux neuf coups de l’horloge, Siméon entend frapper. Il accourt,
ouvre la porte : c’est un enfant tout en pleurs qui cherche sa mère.
Vivement, le vieux Simon rassure l’enfant et se hâte de le reconduire Ã
ses parents.

Le vieux cordonnier attend toujours avec hâte l’invité de marque,
orsque frappe de nouveau à la porte. Entre alors une vieille grand-mère,
toute courbée sous les ans et grelottante. "l’hospitalité, Monsieur, pour
l’amour de Dieu !" Pris de pitié, Siméon lui offre un bon thé bien chaud et
quelques galettes.
L’horloge égrène encore les heures, lorsque troisième fois, le vieux
Siméon devine le pas d’un visiteur. "C’est Lui !" Vite, il ouvre toute grande
la porte. C’est un passant, affamé, vieilles bottines aux pieds, manteau
troué sur le dos. …mu, le vieux Simon lui donne ses propres chaussures
et quelques vêtements plus chauds.
Les douze coups de minuit se sont depuis longtemps éteints dans la nuit.
Déçu, épuisé, le vieux cordonnier tombe dans un profond sommeil.
Soudain, il sursaute ; ses yeux ont peine à soutenir la lumière éclatante qui
baigne sa maison. Une voix très douce l’appelle. Il la reconnaît : c’est le
divin Visiteur !
- "Siméon !Siméon !"
- "C’est toi, Jésus ?"
- "Oui, Siméon !"
- "Seigneur, pourquoi n’es-tu pas venu ? J’ai attendu en vain toute la nuit.
Pour toi, j’avais tout préparé, nettoyé, décoré. Je désirais tant te voir."
- "Mais, Siméon, relève la tête. J’ai tenu parole ! A trois reprises, ce soir, j’ai
franchi le seuil de ta porte. A trois reprises tu m’as accueilli : l’enfant tout
en pleurs, la grand-mère transie, le mendiant affamé, c’était MOI !"
