L’ours :
Mettez bout à bout les scènes dans l’ordre du storyboard (cf. : document de pré-production) : c’est ce que l’on appelle un « ours ». Il comporte la totalité de la prise avec l’annonce, le début et la fin. Cela permet d’avoir un premier aperçu du film (ensuite, on fera un montage plus minutieux). C’est ici que l’on peut choisir d’interchanger des scènes pour modifier l’histoire ou pour que le film soit plus compréhensible.
N’hésitez pas à faire des modifications pour que votre film soit compréhensible. Le film évolue au cours de son élaboration : le scénariste écrit une histoire. À partir de celle-ci, le réalisateur peut modifier son contenu pour la raconter d’une manière différente. Et au montage, la troisième étape, l’histoire peut encore être modifiée, pour arriver (enfin !) à maturité.
Vous pouvez modifier le contenu et la durée : il vaut mieux un film dynamique, intéressant et court, qu’un film long et ennuyeux !

Ambiance sonore :
C’est aussi le moment de vérifier si l’on a bien tous les sons d’ambiance, musiques, bruitages et voix off (c’est une voix comme les commentaires pour les documentaires, elle est enregistrée après le tournage). S’il manque des bruitages ou des ambiances sonores, l’ingénieur du son peut aller enregistrer les sons seuls.
On appelle :
- son seul : les bruits isolés tels que les chants d’oiseaux, les ambiances de rue, le trafic automobile, enregistrés par l’ingénieur du son.
- bruitage : bruit de pas sur le sol pour une personne qui marche dans la rue, bruit de couvert pour un repas, bruits de la vie quotidienne reconstitués de manière artificielle en studio.
- sons d’ambiance = ambiances sonores = sons seuls ou bruitage ou musique.
Montage :
On peut maintenant s’attaquer au montage proprement dit. À partir de l’ours, vous coupez les morceaux de plans inutiles tels que l’annonce de la scène au début du plan, et le « coupez » à la fin. C’est alors que vous donnez un rythme au montage, en jouant sur la durée des plans (4 plans minimum par minute) et sur les transitions. La durée d’un plan varie de 1 seconde à plusieurs secondes en fonction des informations qui sont données à lire dans l’image. Un gros plan peut-être lu très rapidement (1 seconde) mais on peut aussi décider qu’il durera 2 ou 3 secondes pour renforcer un élément dramatique de narration (ex : gros plan d’un oeil). De même qu’un plan en mouvement ne peut pas durer moins longtemps que le temps de ce mouvement. C’est l’alternance des rythmes des plans qui donnent le rythme de la narration (en littérature, c’est la même chose, ce sont les longueurs des phrases qui donnent le rythme de la narration). Donc si tu veux éviter que le spectateur s’endorme en regardant ton film, ne rythme pas celui-ci comme une oeuvre de Balzac.
Deux méthodes de montage sont envisageables :
- le montage qui se fait d’abord en fonction des images et des dialogues
- le montage qui a pour fil conducteur une musique choisie en fonction du contexte des images. Dans ce cas laissez vous guider par la musique pour monter les images en rythme.
Transitions :
Les transitions permettent de faire le lien entre chaque plan, elles donnent la fluidité au montage. Vous pouvez jouer sur le mouvement d’un plan à l’autre : un raccord mouvement, sur les entrées et sorties de champ des personnages (cf. document Les éléments du plan). Pour chaque transition, choisissez le mode de transition qui correspond le mieux : fondu ou cut ou encore effet de volet.
- fondu : disparition d’un plan en même temps que l’apparition du plan suivant.
- cut : absence de fondu ou de volet, passage direct d’un plan à l’autre.
- raccord mouvement : garder la continuité d’un mouvement d’un plan à l’autre. Ex : ouverture et fermeture d’une porte, personnage qui marche…

Musique :
Le son (la musique en particulier) a son importance. C’est lui qui apporte l’ampleur et l’émotion au film. Vous pouvez monter en rythme sur la musique, je vous le conseille si c’est le seul élément sonore de la séquence. Vous pouvez choisir de mettre en opposition la musique et l’image, exemple : musique lente sur image rapide. Pour surprendre le spectateur, ou masquer une transition difficile, vous pouvez positionner un bruitage sur une transition.
Mixage
Le mixage s’effectue lorsque le montage image est définitif. C’est une partie importante, il faut donner à chaque son, le niveau sonore (le volume) par rapport aux autres pistes. Ex : le dialogue est plus présent que le chant d’oiseau (au loin). La participation de l’ingénieur du son est primordiale.